18/04/2025 04:23

Netflix réjouit Wall Street avec des résultats trimestriels supérieurs aux attentes

Netflix a enregistré une croissance solide au premier trimestre et n'anticipe pas d'impact majeur lié aux guerres commerciales de Donald Trump, des annonces et déclarations qui ont réjoui Wall Street jeudi

Netflix a enregistré une croissance solide au premier trimestre et n'anticipe pas d'impact majeur lié aux guerres commerciales de Donald Trump, des annonces et déclarations qui ont réjoui Wall Street jeudi.

Le géant américain du streaming a réalisé 10,54 milliards de dollars de chiffre d'affaires au premier trimestre, en hausse de 12,5% sur un an, dont il a dégagé 2,89 milliards de dollars de bénéfice net, deux résultats supérieurs aux attentes du marché.

Son titre prenait près de 3% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.

"Nous suivons de près la situation économique, notamment la confiance des consommateurs (...) mais nous n'observons rien de significatif pour l'instant", a indiqué Ted Sarandos, le co-directeur général de la société, lors de la conférence aux analystes.

"Historiquement, le fait que le secteur du divertissement, et Netflix en particulier, se soient montrés assez résistants pendant les périodes économiques difficiles nous rassure aussi", a-t-il ajouté.

La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et les menaces de droits de douane plus élevés de la part du président américain Donald Trump pèsent sur les entreprises. Certaines marques diminuent leurs budgets publicitaires.

La plateforme table sur plus de 11 milliards de dollars de revenus pour le trimestre en cours, une estimation meilleure que celle du marché

"Que les nouvelles taxes soient ou non appliquées, cette situation est destructive pour de nombreuses industries et rendra le divertissement plus coûteux à produire", a commenté Ross Benes, de Emarkerter.

"Mais Netflix est en mesure de résister à la pression mieux que la plupart de ses concurrents, du moins dans un premier temps, en raison de sa faible dépendance aux recettes publicitaires et de ses taux d'annulation des abonnements relativement faibles par rapport à ses pairs", a ajouté l'analyste.

La plateforme table sur plus de 11 milliards de dollars de revenus pour le trimestre en cours, une estimation meilleure que celle du marché.

- "Engagement" -

A la fois pionnier et leader de l'industrie du streaming, Netflix comptait plus de 300 millions d'abonnés en décembre dernier.

Le groupe californien venait alors de gagner près de 19 millions de nouveaux abonnements pendant le quatrième trimestre 2024, des chiffres qui font pâlir la concurrence.

Mais, comme il l'avait annoncé, il ne divulgue plus cet indicateur désormais, afin de se concentrer sur les mesures "d'engagement" de l'audience (temps passé à regarder des contenus).

Selon l'expert, tout le secteur du streaming se concentre maintenant moins sur les gains de spectateurs, et plus sur les revenus par abonné

Netflix "a supprimé cette mise à jour trimestrielle au moment où les gains liés à la fin du partage des mots de passe entre utilisateurs allaient diminuer et où les perspectives d'augmentation du nombre d'abonnés semblaient s'essouffler", a noté Ross Benes.

Selon l'expert, tout le secteur du streaming se concentre maintenant moins sur les gains de spectateurs, et plus sur les revenus par abonné.

"Les consommateurs peuvent s'attendre à de nouvelles augmentations de prix", a-t-il détaillé.

En décembre, la plateforme a augmenté ses prix aux Etats-Unis : la formule "Standard" est passée à 18 dollars au lieu de 15,50 et la formule moins chère avec de la publicité, lancée fin 2022, à 8 dollars par mois au lieu de 7.

Netflix espère commencer à tirer des revenus significatifs de cet abonnement cette année.

"Nous avons doublé nos recettes publicitaires d'une année sur l'autre en 2024, et nous prévoyons de les doubler à nouveau cette année", avait indiqué en janvier Greg Peters, co-directeur général du service.

Le co-directeur général de Netflix, Ted Sarandos, s'exprime sur scène lors de la première mondiale de la saison 3 de "Stranger Things", le 28 juin 2019 à Santa Monica, en Californie

Il a évoqué jeudi l'ambition de ses équipes de parvenir au "même niveau de sophistication" dans la distribution des clips publicitaires que dans les recommandations de contenus, c'est-à-dire "trouver la bonne pub pour le bon public et la bonne émission".

Pour convaincre les spectateurs, Netflix va continuer d'investir dans les émissions en direct, notamment dans le sport.

"Le direct représente une part relativement faible de nos dépenses et du nombre d'heures visionnées", a reconnu Ted Sarandos, "mais les retombées sont disproportionnellement positives en termes d'attraction des spectateurs et sans doute de la rétention (des abonnés)".

La plateforme compte aussi sur une nouvelle saison de la série dystopique "Black Mirror", sortie ce mois-ci, et la très attendue dernière saison de "Stranger Things", prévue pour plus tard cette année.

© 2025 AFP-San Francisco (AFP)

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