07/11/2023 08:23
Record de rentabilité pour les banques marocaines selon Fitch Ratings

Les banques marocaines connaissent actuellement une reprise financière robuste, avec un revenu net agrégé atteignant des niveaux records au cours du premier semestre de 2023, selon la dernière analyse de Fitch Ratings.
Cette impressionnante reprise de la rentabilité peut être attribuée à des conditions opérationnelles favorables, bien que la présence de charges importantes liées aux pertes, modère quelque peu lampleur de cette reprise.
Selon les données de lagence de notation, les sept plus grandes banques marocaines ont enregistré une augmentation substantielle de 28 % en glissement annuel de leur revenu net agrégé pour le premier semestre de 2023. Cette hausse peut être attribuée principalement à une augmentation des revenus, avec une croissance notable des revenus dintérêts nets de 7 %. Les taux demprunt ont atteint leurs niveaux les plus élevés depuis 2017, contribuant de manière significative à cette réussite financière.
Les banques panafricaines, telles quAttijariwafa Bank, la Banque Centrale Populaire et Bank of Africa, ont connu une augmentation encore plus marquée de leurs revenus dintérêts nets agrégés, enregistrant une augmentation impressionnante de 11 %. Cette hausse des revenus reflète les hausses substantielles des taux dintérêt observées dans diverses régions africaines.
Fitch Ratings prévoit que les conditions opérationnelles favorables persisteront, avec des taux dintérêt plus élevés continuant à renforcer les revenus des banques marocaines. Ces institutions sont bien préparées à tirer profit de la hausse des taux dintérêt, car elles dépendent en grande partie de dépôts à bas coût de comptes courants et dépargne, qui représentaient 77 % des dépôts du secteur à la fin du troisième trimestre de 2023.
Bien que la reprise financière ait été remarquable, laugmentation des charges liées aux pertes, en hausse de 18 % au premier semestre de 2023 par rapport à lensemble de lannée 2022, constitue un défi significatif. Cela a entraîné un coût annuel moyen des risques de 110 points de base des prêts bruts.
Les charges damortissement accrues peuvent être attribuées aux provisions pour les risques liés à la qualité des actifs, liés à des facteurs tels que linflation élevée, la hausse des taux dintérêt et la croissance modeste du PIB réel au Maroc. De plus, les banques panafricaines ont renforcé leurs provisions pour atténuer les risques accrus liés à certains pays africains.
Malgré laugmentation des charges liées aux pertes, le ratio moyen des charges liées aux pertes par rapport au bénéfice dexploitation avant amortissement sest amélioré, passant à 31 % au premier semestre de 2023. Cela marque une amélioration significative par rapport à 2021, bien que cela reste plus élevé quavant la pandémie en 2019.
Fitch Ratings suggère que la normalisation des charges liées aux pertes aux niveaux de 2019 pourrait prendre plus de temps que prévu initialement en raison de laugmentation des incertitudes économiques mondiales et des risques élevés liés aux pays africains.
Les banques marocaines ont vu leur rentabilité moyenne annualisée sur les capitaux propres moyens (ROAE) saméliorer pour atteindre 10,8 % au premier semestre de 2023, contre 8,7 % en 2022. Dautres améliorations sont attendues en 2024, bien que des charges liées aux pertes persistantes puissent freiner une reprise plus solide.
Le récent tremblement de terre qui a frappé le Maroc en septembre ne devrait pas avoir un impact significatif sur la rentabilité des banques marocaines. Leur exposition aux régions les plus touchées était limitée, et leffet du tremblement de terre sur leur performance financière devrait être négligeable.
Source : Infomediaire