18/03/2025 20:45
Guadeloupe: deux ans prison requis contre l'ancien PDG d'Air Antilles, accusé de détournement d'aides Covid

Guadeloupe: deux ans prison requis contre l'ancien PDG d'Air Antilles, accusé de détournement d'aides Covid
Deux ans de prison dont un avec sursis ont été requis mardi contre l'ancien dirigeant de la compagnie aérienne Air Antilles, poursuivi par le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre pour escroquerie et travail dissimulé, des faits présumés commis en pleine crise sanitaire du Covid-19.
Le parquet a également requis contre Eric Koury, qui dirigeait à l'époque la Compagnie aérienne interrégionale express (Caire), opérateur d'Air Antilles et Air Guyane, 100.000 euros d'amende, cinq ans d'inéligibilité et trois ans d'interdiction et d'exercer et de gérer une entreprise dans ce secteur d'activité.
Il est accusé d'avoir frauduleusement perçu, entre mars 2020 et septembre 2021, plusieurs millions d'euros d'aides publiques liées au chômage partiel, en déclarant des employés ne faisant plus partie de ses sociétés ou en gonflant artificiellement les horaires d'autres salariés, en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane.
Il lui est également reproché d'avoir sous-déclaré des heures travaillées, causant un manque à gagner de plus de 1,2 million d'euros pour l'Urssaf.
Au total, les infractions relevées ont coûté "plus de 5 millions d'euros" à l'Etat, a relevé le procureur dans ses réquisitions.
"Les réquisitions sont justes, adaptées et à la hauteur des faits", a réagi devant les journalistes Me Marie-Michelle Hildebert, avocat des parties civiles, dénonçant la "galaxie Koury" en référence "au nombre de société dont il est l'actionnaire, montrant l'immensité de son pouvoir économique".
L'avocat de la défense Me Blaise Guichon, qui a plaidé pour la relaxe, s'est dit pour sa part "très serein", ajoutant qu'il n'y avait eu "aucune enquête sérieuse dans cette affaire".
Confronté à des dettes importantes, le groupe Caire avait finalement été liquidé en septembre 2023, entraînant l'arrêt brutal des vols et la suppression de la majorité des près de 300 emplois de l'entreprise.
Air Antilles a toutefois été relancée sous une nouvelle bannière, portée par un consortium possédé à 60% par la Collectivité de Saint-Martin et à 40% par le groupe Edeis.
La compagnie a repris les opérations, avec une flotte réduite et un recentrage sur certaines liaisons stratégiques dans la région, en juillet 2024. Air Guyane, en revanche, n'a pas survécu à la faillite du groupe.
La décision du tribunal sera rendue le 20 mai prochain.
© 2025 AFP-Pointe-à-Pitre (AFP)