01/07/2025 18:02
Trump et Musk s'empoignent à nouveau au sujet de la "grande et belle loi" budgétaire

Le président américain Donald Trump échange avec des journalistes à la Maison Blanche, à Washington, le 1er juillet 2025
Donald Trump et Elon Musk ont ravivé leur querelle mardi, le président américain menaçant d'expulser le magnat de la tech et de priver ses entreprises de subventions publiques après que ce dernier s'en est à nouveau pris à son projet phare de loi budgétaire.
L'homme le plus riche du monde avait très généreusement financé la campagne de Donald Trump lors de la dernière élection présidentielle, et était devenu l'un de ses plus proches alliés dans les premiers mois du nouveau mandat du milliardaire républicain à la Maison Blanche.
Mais le patron de SpaceX et Tesla menace désormais de retourner son immense fortune contre le président américain en lançant un nouveau parti pour mettre en difficulté les élus républicans ayant soutenu la "grande et belle loi" de Donald Trump, adoptée de justesse mardi par le Sénat.
L'intéressé n'a pas tardé à réagir vertement.
Comme un journaliste lui demandait s'il envisageait d'expulser son ancien allié, lequel est né en Afrique du Sud et détient la nationalité américaine depuis 2002, Donald Trump a affirmé qu'il allait "examiner" cette option.
En réponse à une publication sur son réseau social X reprenant ces propos de Trump, Musk a répliqué: "Tellement tentant d'envenimer la situation. Tellement, tellement tentant. Mais je vais m'abstenir pour l'instant."
Le milliardaire républicain a également dit que la Commission à l'efficacité gouvernementale (Doge), que Musk a dirigée jusqu'à fin mai, pourrait s'attaquer aux subventions publiques allouées aux entreprises de ce dernier.
"On pourrait mettre Doge sur Elon. Vous savez ce qu'est Doge? Doge est le monstre qui pourrait se retourner et croquer Elon", a menacé le président américain.
- "Très fâché" -

Donald Trump et Elon Musk dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 14 mars 2025
Le républicain de 79 ans a également suggéré que Elon Musk attaquait son projet de loi budgétaire parce qu'il était contrarié par la suppression des mesures de soutien aux véhicules électriques (VE).
"Il est en train de perdre ses subventions pour les VE. Il est très fâché, mais vous savez, il pourrait perdre bien plus que ça, je peux vous le dire tout de suite. Elon pourrait perdre bien plus que ça", a-t-il déclaré.
Il avait tenu des propos similaires lundi soir sur son réseau Truth Social, affirmant que "sans subventions, Elon aurait probablement dû fermer boutique et retourner chez lui en Afrique du Sud".
"Plus de lancements de fusées, de satellites ou de production de voitures électriques et notre pays économiserait une FORTUNE", avait ajouté le locataire de la Maison Blanche.
Conséquence de cette nouvelle passe d'armes, Tesla a fortement reculé à l'ouverture de Wall Street mardi.
- "Esclavage par la dette" -

Une vue du Capitole, siège du Congrès américain, à Washington,le 29 juin 2025
Donald Trump et Elon Musk ont vécu une idylle aussi brève qu'intense après le retour au pouvoir du premier en janvier.
Elon Musk avait réussi à imposer sa présence quasi-constante au côté du président, qu'il avait qualifié de "roi" le jour de son investiture.
En retour, ce dernier avait défendu son allié face aux critiques, allant jusqu'à organiser une opération de promotion de véhicules Tesla à la Maison Blanche.
Mais leur relation a explosé en plein vol en mai lorsque Musk a critiqué le projet de loi budgétaire du président avant de quitter le gouvernement.
Après avoir fait profil bas ces dernières semaines, le milliardaire est revenu à la charge ces derniers jours, alors que le texte se frayait un chemin au Congrès.
Dans une série de publications sur son réseau social X, il a dénoncé l'impact du projet sur la dette publique.
"Tout ce que je demande, c'est qu'on ne conduise pas l'Amérique à la faillite", a-t-il écrit mardi sur X, accusant les républicains de soutenir "l'esclavage par la dette".
L'homme le plus riche de la planète a également mis en garde: si la "One Big Beautiful Bill" est promulguée, il lancera un nouveau parti afin de concurrencer lors des élections de mi-mandat en 2026 les élus républicains ayant fait campagne pour la réduction de dépense publique pour au bout du compte voter pour le texte de loi.
"VOX POPULI VOX DEI 80% ont voté pour un nouveau parti", a-t-il asséné après avoir lancé un sondage sur cette idée sur X.
© 2025 AFP-Washington (AFP)